Voyage Initiatique et rock and roll
Bienvenue dans le monde parallèle de l’autoédition… Une aventure qui semble simple sur le papier mais qui, en réalité, ressemble davantage à une danse hystérique sur un Nil recouvert de crocodiles. Entre les changements de formats, les polices capricieuses, et les exigences pointilleuses des imprimeurs et des plateformes, chaque étape est une leçon de vie, et souvent, de patience. Voici le récit d’un parcours, semé d’embûches, d’une débutante – mais toujours avec ténacité, persévérance et humour, bien sûr.
Première Épreuve : le format mystère
Le format d’un roman standard est A5 15 x 21, mais le livre atteignait les 540 pages et le poids était donc plus conséquent. Vous choisissez alors le format 15,5 x 22 cm pour convenir au premier distributeur, mais lorsque tout est prêt un bug occasionnant une perte de temps conséquente ou voyez plutôt une synchronicité qui réajuste votre choix en vous proposant aimablement d’aller voir ailleurs à l’instar de la commerciale. Et l’univers, à qui vous aviez demandé une charte plus en accord avec l’éthique du livre, vous rappelle cependant que certaines plateformes, comme Bookelis, ayant fait ce choix judicieux, regardent quand même votre format comme un extra-terrestre. Soit, votre choix résonne davantage avec cet Imprim-vert made in France, donc vous êtes de retour à la case changement de format 15,6 x 23,4 et recalcul des marges, réajustement de la couverture avec changement du code-barres, relectures complètes des césures manuelles à modifier. Vos yeux de lapin russe, en mode automatique, scrollent tous seuls les centaines de pages du roman une énième fois.
Deuxième Épreuve : confrontation avec les polices capricieuses et la révolte des espaces
Alors que vous pensiez avoir maîtrisé la bête, un nouveau défi apparaît : le texte justifié. Ce choix esthétique magnifique se transforme vite en cauchemar : des mots s’étirent comme du chewing-gum pour remplir les lignes. C’est là que muni de votre patience, qualité oscillant entre secondaire et première, vous partez traquer chaque espace superflu, réduisant ces écarts indignes jusqu’à ce que vos yeux voient des lignes parfaites même les paupières fermées.
Troisième Épreuve : Les Césures en Folie
Ah, les césures automatiques… Une fonction magique, qu’ils disaient (petit clin d’œil à Astérix et plus particulièrement à ses douze travaux et son laisser-passer A38 qui rend fou) Ce logiciel donc décide de céder à son instinct artistique free style : les mots sont coupés n’importe où, transformant votre prose soigneusement travaillée en un puzzle incohérent.
Résultat ? Vous, à la manière d’un chien renifleur, traquez les erreurs mot par mot. Un premier passage. Puis un deuxième. Et encore un troisième, etc.
Quatrième Épreuve : Les Bugs, ces petits Farfadets
Vous pensiez avoir tout réglé ? C’est sans compter sur les bugs informatiques. Ces lutins digitaux adorent s’attaquer aux plus minutieux de vos efforts. Une mise en page qui saute, un fichier qui refuse de se charger, et ce fameux message : « Erreur inconnue. Veuillez réessayer. » Avec en sus un ordinateur épileptique qui s’amuse à transformer mon écran en feu d’artifice digital avec des pop ups qui s’ouvrent et se referment de manière anarchique. Là un pause s’impose ! Vous découvrez alors les vertus de « l’inspirez-expirez profondément 3 fois et restez zen ». Que du bonheur !
Cinquième Épreuve : Les Tribulations du Calibre (logiciel capricieux de mise en page de l’ebook)
Vous pensiez que transformer un roman en e-book serait simple ? Pas du tout. Bienvenue dans le temple obscur des logiciels spécialisés. Entre le guide cryptique de Bookelis et les caprices de Calibre, chaque clic devient une énigme. Nouvelle police, nouvelle mise en page, et un poème de Nicolas Boileau qui se rappelle à vous :
« Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage
Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelque fois, et souvent effacez. »
Ok, vous en prenez bonne note et vous poursuivez.
Sixième Épreuve : La Couverture et le palmier maudit
Pensiez-vous que seul l’intérieur demandait de l’attention ? Que nenni ! votre couverture que vous trouviez parfaite, devient un champ de bataille.
- Le format doit « grandir à vue d’œil ».
- La marge varie aussi selon les desiderata des diffuseurs-imprimeurs.
- Et le personnage central finit par se retrouver avec un palmier sur le crâne, à force de devoir agrandir l’arrière-plan.
Fort heureusement, votre magicien graphiste attitré et amateur vous sauve la mise de justesse. Mais ce n’est pas fini : un code-barres déjà attribué à un autre livre menace de saboter le projet. C’est improbable mais vrai ! Énième version, énième correction. Enfin, tout est en ordre.
Le fruit de tout ce travail est (enfin) là ! Que du bonheur !
Malgré tous ces imprévus, vous tenez bon : le roman sera imprimé en France, sur du papier respectueux de l’environnement, par un imprimeur Imprim’Vert. Pourquoi ? Parce que votre livre porte des valeurs, et il serait inconcevable de ne pas les respecter jusqu’au bout.
Après ce parcours initiatique, un premier livre reçu en guise de bon à tirer validé, une chose étonnante se produit : votre livre est là, dans vos mains, palpable, réel. Certes, vous avez dû vaincre des dragons typographiques, résoudre des énigmes informatiques et réajuster votre paix intérieure après chaque bug, mais vous l’avez fait. Tout est accompli ! dirait Imhotep ou Akhenaton dans le roman. Vous êtes désormais un véritable initié de l’autoédition, un être éclairé qui sait que la ténacité et la foi en ce que vous faites sont les clés ultimes.
Épilogue : À Vous de Lire
Chaque page de ce roman porte les traces de ce parcours initiatique. Derrière chaque ligne, il y a un espace corrigé, une césure réparée, un choix de police validé, et beaucoup de zen attitude. J’espère que vous futur lecteur comprendrez une chose essentielle : ce livre n’est pas seulement le fruit de mon imagination, mais aussi le résultat d’un marathon de révisions, d’ajustements, et de compromis.
Alors oui, l’attente fut un peu longue, mais lorsque vous tournerez ces pages parfaitement imprimées, peut-être sentirez-vous tout l’amour, la persévérance, et tous les inspires-expires réalisés dans cette aventure.
Je demande votre indulgence pour les oublis qui auront échappé à ma vigilance.
Les morales de cette aventure, je les emprunterai à Monsieur de La Fontaine
Dans cette aventure, même si les épreuves ont été très nombreuses, je remercie ceux qui ont été à mes côtés pour me soutenir, m’aider par le partage de leurs connaissances et de leurs compétences. J’ai souvent entendu en mon for intérieur, « Tout vient à point à qui sait attendre » et « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage« . Merci Monsieur de La Fontaine, merci à mes guides, à l’Univers pour leurs cadeaux, leurs synchronicités et merci à vous qui lirez ce roman.
« Patience, foi et humour viennent à bout de toutes les épreuves, qu’il faut savoir prendre comme des initiations dans la vie. »
Oriona Maya